
Crédit Populaire du Maroc / UMT
Crise sociale: Le syndicat tire la sonnette d’alarme, déplore son secrétaire général Rabyâ Mazid ! Entretien
Face à une réorganisation stratégique amorcée par la nouvelle direction du Groupe Crédit Populaire du Maroc, le climat social se dégrade. Rabyâ Mazid, secrétaire général du Syndicat National, dénonce une gestion opaque, une perte de pouvoir d’achat et une fuite inquiétante des compétences. Il appelle à des mesures urgentes pour restaurer la dignité salariale et relancer le dialogue social.
Depuis la nomination de Mme Nazihah Belkeziz à la présidence du Groupe Crédit Populaire du Maroc fin 2024, l’institution bancaire connaît une mutation stratégique. Mais selon Rabyâ Mazid, secrétaire général du Syndicat National du Crédit Populaire, cette transition s’accompagne d’un malaise social profond.
« Le pouvoir d’achat des salariés s’effondre, les dossiers sociaux sont gelés, et la gestion des ressources humaines est devenue une source de tension majeure », alerte Mazid. Il pointe une centralisation excessive, un manque de transparence et une absence de politique de motivation, facteurs qui alimentent les départs volontaires et la fuite des talents vers la concurrence. Entretien
🔹 Revendication centrale : une revalorisation salariale de 2 000 dirhams
Le syndicat réclame une augmentation générale de 2 000 dirhams pour l’ensemble du personnel, estimant ce seuil indispensable face à la flambée du coût de la vie. « Logement, transport, scolarité, alimentation : les charges explosent, les salaires stagnent. Il faut redonner au salaire sa fonction incitative », insiste Mazid.
🔹 Réforme de la grille de rémunération
Au-delà du salaire de base, le syndicat demande une refonte de la “feuille de paie” : hausse des allocations familiales, logement, transport, repas, et révision des primes variables selon des critères clairs et équitables. L’élargissement de la couverture médicale, notamment pour les pathologies lourdes, figure également parmi les priorités.
🔹 Déficit de gouvernance RH
Mazid dénonce une gestion instable des carrières, sans critères publiés pour les évaluations, mobilités ou promotions. Il appelle à la mise en place de commissions paritaires et à la publication des résultats d’évaluation pour garantir l’équité et valoriser les compétences internes.
🔹 Dialogue social verrouillé et pratiques clientélistes
Le syndicat regrette l’absence de réponse de la direction et accuse l’administration de favoriser une organisation syndicale concurrente. « Des accords partiels, des augmentations individuelles hors cadre légal : nous dénonçons des marchés de miettes », affirme Mazid.
🔹 Vers une mobilisation progressive
Face à l’impasse, le syndicat prévoit un plan d’action : courriers d’alerte, sit-in, voire grèves ou occupations symboliques. « Nous restons ouverts au dialogue, mais nous ne transigerons pas sur nos revendications fondamentales », prévient-il.
🔹 Appel à la direction et aux salariés
Mazid interpelle la présidente du groupe : « Mme Belkeziz incarne une nouvelle dynamique. Nous attendons des décisions courageuses : revalorisation salariale, réforme de la rémunération, gouvernance RH moderne. »
Aux salariés, il lance un appel à l’unité : « Notre cohésion est notre force. L’avenir du Crédit Populaire dépend de notre mobilisation collective. »
Entretien réalisé par: Mohamed LOKHNATI