
Point de vue: Face à la montée des incivilités, que font nos élus ?
Alors que plusieurs villes marocaines traversent des moments de tension marqués par des actes de vandalisme et des comportements inquiétants dans l’espace public, une question s’impose avec acuité : où sont nos élus politiques que l’on voyait, il y a peu, arpenter les quartiers pour vanter leurs programmes électoraux ?
Dans ces instants critiques, le silence des élus locaux interroge. Car un engagement véritable ne se mesure pas à la fréquence des apparitions en période électorale, mais à la capacité d’être présent lorsque la société vacille. Face à la montée des incivilités, les citoyens attendent de leurs représentants qu’ils descendent sur le terrain, non pas pour condamner à distance, mais pour dialoguer, apaiser, et prévenir.
Les élus connaissent leurs circonscriptions, leurs habitants, leurs dynamiques. Ils ont les moyens d’agir concrètement : en initiant des rencontres de sensibilisation, en mobilisant les écoles, les associations, les familles. Leur présence physique dans les quartiers n’est pas un luxe, mais une nécessité pour restaurer la confiance et rappeler que la politique est d’abord un service rendu à la communauté.
La protection des biens publics et privés ne relève pas uniquement des forces de l’ordre. Elle est une responsabilité partagée, qui commence dans le foyer, se prolonge dans les établissements scolaires, et culmine dans l’action des élus. Lorsqu’un responsable politique se dérobe en temps de crise, il abdique une part essentielle de sa légitimité morale.
Et si cette absence répétée contribuait à nourrir le désenchantement croissant des citoyens envers la chose publique ?
Mohamed LOKHNATI