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El Jadida: Après les déchets, l’essor : 300m² de street-art contre l’indifférence

El Jadida
Après les déchets, l’essor : 300m² de street-art contre l’indifférence

La 16ᵉ édition de la Semaine de l’Environnement s’est poursuivie ce vendredi sur une note résolument participative. La plage d’El Jadida, théâtre d’une mobilisation inédite, s’est muée en un véritable laboratoire citoyen à ciel ouvert, où l’écologie s’est exprimée par les gestes, la parole et l’art.

Dès les premières lueurs, des dizaines de volontaires, munis de gants et de sacs biodégradables, ont arpenté le littoral dans une opération de nettoyage menée avec une efficacité redoutable. Une initiative symbolique, mais qui a révélé l’ampleur des défis liés à la pollution plastique. Plus qu’un simple ramassage, c’est un acte de pédagogie grandeur nature auquel se sont livrés étudiants, membres d’associations, enseignants et riverains, unis par une conscience partagée de l’urgence climatique.

Dans un registre plus sensible, des fresques murales ont fleuri le long des murs adjacents, transformant l’espace urbain en galerie à ciel ouvert. Œuvres d’artistes de la région, ces compositions vibrantes ont mêlé esthétique et dénonciation, interpellant les passants par leur force visuelle. Une manière d’exprimer, autrement, la fragilité du littoral et la nécessité de réinventer notre rapport à l’environnement.

Non loin de là, les ateliers scientifiques animés par des chercheurs de l’Université Chouaïb Doukkali ont offert une lecture rigoureuse des dynamiques d’érosion côtière. Grâce à des expériences en plein air, le savoir académique s’est mis à la portée de tous, démontrant combien science et citoyenneté peuvent se renforcer mutuellement.

Cette journée de clôture a également révélé la montée en puissance d’un activisme jeune, ancré dans le réel. Le Club Jeunesse SOS de l’ENCG, épaulé par la Jeunesse Doukkala, a assuré la logistique terrain avec une maîtrise saluée par tous les participants. Loin des discours convenus, ces jeunes acteurs ont incarné une écologie d’action, pragmatique, inclusive et inventive.

Le bilan est tangible : plus d’une tonne de déchets extraits du sable, plusieurs centaines de mètres carrés requalifiés par l’art, et une quinzaine d’ateliers de sensibilisation menés in situ. Mais au-delà des chiffres, c’est une nouvelle forme de gouvernance environnementale qui s’esquisse : transversale, transgénérationnelle, résolument locale. Un modèle qui appelle désormais à être pérennisé, étendu, institutionnalisé.

La Semaine vire à sa fin, mais une question demeure : et si cet élan collectif annonçait, pour El Jadida, l’émergence d’un hub régional de l’innovation écologique ?

Mohamed LOKHNATI

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