Après près de 40 années de squat: Le Souk Tlat Sidi Bennour enfin libéré
Principale source de recette de la commune avec une manne annuelle de plus 1,2 million de dirhams, le souk hebdomadaire Tlat Sidi Bennour est situé à 65 km tel un monument antique, en plein milieu urbain d’une région à vocation agricole. Depuis sa création en 1984, ce souk croupissait dans l’indifférence des autorités concernées sous le poids d’une pollution insoutenable occasionnée par les ferrailleurs et vendeurs de brocante de tout bord, avant que la la délivrance ne soit enfin venue par les autorités provinciales. La palme de cet exploit, revient sans nul doute au gouverneur de la province Hassan Boukkouta qui aurait pris le taureau par les cornes pour réussir un tel chalenge. Dans la ville, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et fut accueillie avec beaucoup de satisfaction par des autochtones qui n’y croyaient presque plus…
Une liesse justifiée puisque chaque mardi et samedi, des milliers de soukiers sont inlassablement confrontés à l’anarchie totale occasionnée sans répit par l’invasion massive d’une véritable artillerie: camions, tracteurs, chariots, charrettes et bestiaux. Une redoutable armée de rustres, venus de partout et nulle part, causant sur leur passage désordre, pollution, gène de la circulation et bien d’autres méfaits néfastes sur l’environnement, l’écosystème, la santé et l’hygiène des habitants. Pire encore, des ferrailleurs et commerçants de la Joutiya qui scouataient jours et nuits les lieux, ont transformé ce souk en une véritable décharge publique, voire un milieu fertile pour la prolifération des maladies, microbes, insectes et bestioles
En tant que principale source de ressource de la commune, ce souk mérite mieux, déclare Abdelkrim Al Amri, commerçant de son état.
Cette rédemption survient après plus d’une quarante années de souffrances, mais aussi de pétitions collectives de protestations en bloc, contre les graves préjudices causés nuits et jours par tous ces amas de fer, fumées polluantes, bruits et vacarmes, Joutiya, formulées en vain par les habitants aux autorités municipales concernées. C’est pour nous aujourd’hui un grand jour que nous devons dûment fêter, nous conclut-il
Nous vivions ce calvaire depuis 1984, précise de son côté Bouchaib Naïm, fonctionnaire habitant Sidi Bennour. Personne n’aurait jamais cru qu’un jour ce souk de notoriété nationale, serait enfin libéré des griffes de toute cette armada de spéculateurs qui scouattaient illégalement une bonne partie de ses espaces avec des Joutiyas anarchiques, Ferrailles…au point de les transformer en habitat indécent…
Quand il pleut il faut s’attendre au pire, ajoute Fouziya Nidam, artisane. Des étangs et des monticules faits de cumuls et d’amas, de pierres, déchets (solides et liquides), boues, eaux usées et de toutes sortes d’ordures domestiques, humaines et animales y sont, sans intermittence, formées ici et là….
Nous avons beaucoup souffert face à l’indifférence totale des élus, affirme de pour sa part Mohamed Idrissi Sabri, enseignant. Nous apprécions cette proximité louable des autorités provinciales et nous donnons rendez-vous à nos élus qui ont renié toutes ces années les vrais préoccupations de la population, aux prochaines échéances électorales prévues 2021
Mohamed LOKHNATI