D’aucun, l’enseignement à distance prôné par le ministère de l’éducation nationale en ces temps de confinement, constitue à juste titre une initiative louable pour parer à la propagation de la pandémie coronavirus. Cependant, relèvent certains enseignants, ce moyen d’enseignement n’est pas à l’abri d’imposteurs et de faux professeurs. Ces prétendus enseignants cumulent des erreurs inadmissibles, qui ne peuvent être l’oeuvre que de faux professeurs, déduisent-ils. « Au lieu de nous apprendre l’excellence de l’auteur, ils nous apprennent leur ignorance », argua non sans humour noir, un enseignant à El Jadia.
-« Comme je dispose d’un surplus de temps, confinement oblige, il m’arrive d’abandonner mes activités habituelles de lecture et d’écriture pour jeter un coup d’œil sur certaines plateformes à caractère éducatif. Ce regard d’un professeur appesanti par des années d’âge ne ressemble en rien à une brèche à colmater avec le premier matériau qui lui tombe sous la main, mais d’un professeur qui cherche à instruire et à s’instruire. Je voudrais voir ce qui s’y pratique, non par curiosité, mais par intérêt, inique Abdelkrim Mouhoub, professeur de Française (2ème cycle), notant qu’il n’a pas trop usé de ses doigts avant de tomber sur des sites où des personnes prétendent donner des cours à distance ». « Et c’est-là, où j’ai fait des découvertes hallucinantes, enchaîne t-il. Certaines plateformes sont en effet infestées d’imposteurs, de faux professeurs ou de professeurs de peu de savoir ou d’un savoir mal acquis, a t-il relevé »
La méconnaissance des règles de la langue française par ceux et celles à qui il a été confié la charge d’accompagner in absentia nos enfants que la pandémie a réduits au confinement, règles d’orthographe liées à l’usage ou à la grammaire, de syntaxe de la phrase, de grammaire du texte, témoignent de la médiocrité, de la nullité, et peut-être même de la dangerosité de beaucoup de ces cours, précise le Pr. Abdelkrim Mouhoub.
« Sans nommer les sites que j’ai visités, ni donner les noms des soi-disant professeurs qui donnent des cours à distance, souligne pour sa part Mme Touriya Larissi, professeur de Français à la retraite, les cours à distance, tels qu’ils sont dispensés en cette période de confinement sur les sites sur lesquels je suis tombée en zappant, trahissent à grande échelle le niveau des professeurs qui les donnent et la crédibilité des écoles pour qui ils sont donnés et au nom desquelles ils s’exercent…»
A la fois inquiet et scandalisé par la qualité de certaines leçons dispensées à distance, Ahmed L, parent d’un élève en deuxième année secondaire, a émis de son côté le souhait de voir réagir les pouvoirs publics, pour ouvrir une enquête au sujet de toutes ces plateformes suspectes, car cela « devient inquiétant et il faut à tout prix contrôler tout ce flot de leçons pédagogiques qui défilent, souvent à tort sur les réseaux sociaux, a t-il émis le souhait »
« Le comble conclut Mme Touriya Larissi, les portails de certaines écoles privées que je me suis permise d’ouvrir pour accéder à ces soi-disant cours, demandent par dessus le marché aux parents d’élèves de s’acquitter de ce qui leur est dû… »
Mohamed LOKHNATI
